Le Pays basque cherche-t-il à oublier les chasses aux sorcières du 17e siècle ? On pourraitle penser en voyant comment il interprète ces drames humains en mêlant explicationsfantaisistes et rancoeurs absurdes. Pour retrouver un peu de raison, Claude Labat, proposede reprendre les affaires à partir d’études récentes qui apportent des éclairages décisifs surl’origine et le déroulement des faits. Ainsi, les liens entre les procès concomitants du Labourd,de Zugarramurdi et de Fontarrabie révèlent la dimension géopolitique des affaires et nous obligent à replacer les événements locaux dans le contexte européen et parfois bien au-delà.Parallèlement à cette approche, le dessinateur Marko nous entraîne dans une singulièresarabande pour pénétrer les mentalités de l’époque et plonger dans l’imaginaire de lasorcellerie diabolique qui va disparaître vite après ces procès.

L’histoire a toujours été un instrument de pouvoir, mais elle peut aussi inciter une société à forcer son destin. Les peurs et les utopies de nos ancêtres ne trouvent-elles pas un écho dans les questionnements et les rêves qui sont les nôtres au 21e siècle ? Certes, nous neparlons plus de sorcellerie aujourd’hui, mais le monde nouveau est toujours à venir­!